Die Aufmerksamkeit
L'attention
Die Aufmerksamkeit, von der Simone Weil spricht, hat nichts mit jener Neugier zu tun, mit der sich der Betrachter auf Kosten des Betrachteten anregt. Es gibt große Begabungen, die ihr Objekt entkleiden, nicht um die Wirklichkeit zu finden, sondern um das zu finden, was sie sich vorstellen und was sie selbst begehren. Simone Weil warnt uns immer wieder vor der Imagination. Das hat mich zuerst befremdet, bis ich verstand, daß sie nicht das Bild ablehnte als Botschaft der Realität, sondern das Imaginäre, das nichts anderes ist als ein Spiegel der eigenen Wünsche des Schaffenden.
L’attention dont parle Simone Weil n’est pas cette sensation de curiosité qui stimule la personne aux dépens de l’objet. Il y a de grands talents qui, en observant leur sujet, le fouillent, non pour trouver la réalité mais ce qu’ils imaginent, ce qu’ils convoitent. Simone Weil nous met toujours en garde contre l’imagination, ce qui m’a d’abord étonnée jusqu’au jour où j’ai compris qu’elle ne refusait pas l’image comme message de la réalite mais l’imaginaire qui n’est qu’un miroir des désirs de l’auteur.
Wenn der Künstler in sein Thema verliebt ist, wird das Resultat nur mittelmäßig sein. Andererseits kann er seinem Gegenstand nicht näherkommen, wenn er ihm abgeneigt ist und sich ihm nicht verpflichtet fühlt.
Die Mehrzahl der Aufträge sind Vernunftehen. Man kann sich sein Thema nicht immer selbst auswählen. Handelt es sich um das Portrait eines mehr oder weniger sympathischen Unbekannten oder um eine Wandmalerei in einer Bank, stellt sich die Gefühlsfalle nicht, was sogar besser ist.
Quand un artiste est amoureux de son sujet, le résultat ne sera que médiocre. D’autre part, il ne peut aborder un sujet qu‘il n’aime pas ou qui ne l’engage pas ; or, la plupart des commandes sont des mariages de raison. On ne choisit pas toujours son sujet. S’il s’agit de sculpter le portrait d’un inconnu plus ou moins sympathique ou de réaliser une peinture murale dans une banque, le piege sentimental ne se pose pas. Il en est même mieux ainsi. Je cite les „réflexions sur le bon usage des études scolaires“.
„N’avoir ni don ni goût naturel pour la géometrie n’empêche pas la recherche d’un problème ou l’étude d’une démonstration de développer l’attention. C’est presque le contraire. C’est presque une circonstance favorable...“ (AD p. 72).
Wir wissen nichts von dem Gefühl der antiken Bildhauer. Die Romane, die über große Maler oder Komponisten verfaßt worden sind, haben mit der Wirklichkeit meist wenig zu tun. Die großen Talente haben die Psychologen viel beschäftigt, vom authentischen Genie wissen wir fast nichts. Aus gutem Grund, denn der Künstler, der sich während des Schöpfungsvorganges der Aufmerksamkeit hingibt, vergißt sich selbst. Er entzieht sich seiner Biographie. Er stellt sich zurück, um „die Frucht zu betrachten, die er nicht ißt“. Wenn der Künstler sich zurückzieht, stellt sich die Frage nach Sympathie oder Antipathie nicht mehr.
Nous ne connaissons point les émotions des sculpteurs de l’antiquité. Les romans qui ont été élaborés autour des peintres et des compositeurs de génie sont pour la plupart loin de la réalité. Les grands talents ont beaucoup occupe les psychologues, mais du génie authentique nous ne savons presque rien ; pour la bonne raison qu‘en pratiquant l’attention aux moments de sa création, l’artiste fait abstraction de soi-même. Il s’absente de sa biographie. Il prend du recul pour „contempler le fruit qu‘il ne mange pas“. Si l’artiste se retire, la question de sympathie ou d’antipathie ne se pose plus.
Mit Aufmerksamkeit betrachten, das heißt den Abstand wahren, der dem Gegenstand erlaubt, das zu sein, was er ist, und nicht das, was der Künstler wünscht, das er sei. Der Künstler muß seine eigene Vorstellung auslöschen und jene Leere schaffen, durch die er die Botschaft empfangen kann, die der Gegenstand vermittelt. Denn der Künstler erfindet nichts, selbst wenn das, was er darstellt, nicht die mindeste Ähnlichkeit mit den Gegenständen der Natur hat.
Contempler avec attention, c’est respecter la distance qui permet à l’objet d’être ce qu’il est et non ce que l’artiste désire qu ‘il soit. Il doit éliminer l’imaginaire et créer le vide à travers lequel il puisse recevoir le message qu‘il transmet. Car l’artiste n’invente rien, rnême si ce qu’il représente n’a aucune ressemblance avec les objets de la nature.
Um etwas aufnehmen zu können, muß der Platz frei sein, man muß ausräumen, was sich dort befindet, an erster Stelle das, was man weiß. Denn jeder von uns sieht zuerst das, was er weiß und was er kennt. Da, wo wir eine Botschaft empfangen könnten, sind wir oft mit Wissen besetzt, mit Erfahrungen, Ansichten – gar nicht zu sprechen von Werturteilen und all jenen Ablagerungen, vor denen uns Simone Weil warnt.
Pour recevoir quelque chose il faut que la place soit vacante ; il doit expulser ce qui s’y trouve, en premier lieu ce qu‘il sait. Car chacun de nous voit dabord ce qu‘il sait et ce qu‘il connaît. Le lieu où nous pourrions recevoir un message est souvent cornble de science, d’expériences, d’opinions, sans parler des jugements de valeur et de tous les sédiments de l’imaginaire contre lesquels Simone Weil nous met en garde.
Dieses „Ausräumen“ ist sicherlich die schwierigste Leistung, die ein Künstler der Gegenwart zu erbringen hat. Am Ende unseres Jahrhunderts, das von Informationen überflutet ist, sehen wir die Dinge fast nicht mehr in ihrer puren Ursprünglichkeit. Durch die Medien und durch die guten Reproduktionen haben wir Zugang zu allen zeitgenössischen und historischen Kunstwerken. Das Publikum nimmt an den Diskussionen teil, man ordnet ein und zu, man vergleicht, man urteilt. Das ist sicherlich ein Fortschritt für die Gesellschaft, hindert den Künstler aber daran, Unbefangenheit und Aufmerksamkeit zu entwickeln.
Ce deblayage est certainement le travail le plus difficile pour l’artiste contemporain. Dans notre fin de siècle qui est surchargée d’informations nous ne voyons presque plus les objets dans leur nudité. Par les médias et par de bonnes reproductions nous avons accès à toutes les œuvres contemporaines et à celles du passé. Le public prend part aux discussions sur les créations artistiques. On compare, on juge, on classifie, ce qui est peut-être un progrès pour la societé démocratique mais qui n’est pas une méthode permettant à l’artiste d’exercer son attention.
Simone Weil kannte den Geschmack des Brotes, weil sie asketisch lebte. Und diese Askese, die sie in allen Bereichen des Lebens übte, führte sie zur Aufmerksamkeit.
Simone Weil connaissait le goût du pain parce qu’elle s’abstenait de trop manger. Son ascèse dans tous les domaines la menait vers l’attention.
Der Künstler, der sich mit visuellen Eindrücken überfrachtet, wenn er durch Museen oder Galerien geht, und derjenige, der nach Gefühlsreizen sucht oder gierig nach Abwechslung ist, wird seine Möglichkeiten zur Aufmerksamkeit ersticken. Er wird sich mehr als seine Vorgänger anstrengen müssen, die Stille zu schaffen, die es ihm erlaubt, dem Dialog der Formen und Farben nachzuspüren.
L’artiste qui se surcharge d’impressions visuelles en faisant le tour des musées et des galeries, ou celui qui cherche des sensations et qui est avide de divertissements étouffera ses capacités d’attention. Il devra, bien plus que ceux du passé, faire un effort pour créer le silence qui lui permet d’écouter le dialogue des formes et des couleurs.
Das was Simone Weil in der zeitgenössischen Kunst ablehnt – sie erwähnt mehrere Male den Surrealismus und geht bis zur Renaissance zurück – ist u. a. die sogenannte Selbstverwirklichung. Das Bedürfnis, sich selbst zu bespiegeln, hat in den letzten Jahren sehr zugenommen. Der Wunsch vieler junger Menschen, sich selbst zu verwirklichen, läßt sie eine künstlerische Laufbahn wählen. Ich habe zahlreiche Kontakte zu Künstlern der verschiedenen Generationen und konnte feststellen, daß diejenigen, die sich selbst suchen, nicht weit kommen. Paradoxerweise werden große Talente, die ihr Selbst in das Zentrum stellen, oft zu Ex–Zentrikern.
Ce que Simone Weil refuse dans l’art contemporain – elle cite plusieurs fois le surralisrne et recule jusqu’a la Renaissance – ce quelle refuse, c’est l’épanouissement de la personne. Le besoin de se refléter soi-même a encore beaucoup progressé ces dernieres années. C’est par son souci de se „réaliser soi-même“ que beaucoup de jeunes se dirigent vers les carrières artistiques. J’ai de multiples contacts avec des artistes de différentes générations et j’ai pu constater que tous ceux qui se cherchent eux-même ne vont pas loin. De façon paradoxale, quand le moi est au centre des recherches, les grands talents s’égarent dans l’excentricité.
Der Künstler kann sehr wohl ein Selbstbildnis machen und gleichzeitig einen großen Abstand zu sich haben, wie es z. B. Rembrandt hatte. Und wir kennen eine Vielzahl von ungegenständlichen Bildern, die nur ein Psychogramm des Verfassers sind. Ein Maler vertraute mir an: „Seitdem meine Freundin mich verlassen hat, male ich nur noch schwarz.“ Viele bedienen sich der Kunst und der Dichtung, um persönliche Probleme zu bewältigen.
Un peintre peut très bien faire un autoportrait et prendre une grande distance avec soi-même comme l’a fait Rembrandt, et nous connaissons nombre de tableaux non figuratifs qui ne sont que des psychogrammes de l’auteur. Un peintre me confia: „depuis que mon amie ma quitté, je ne peins plus que du noir“. Beaucoup se servent de l’art et de la poésie pour résoudre des problèmes particuliers.
Wie kann man einem Künstler raten, sich selbst zu vergessen ? Er kann nicht mit einem Willensakt seine Probleme auslöschen, seine Eigenart ersticken, sein Temperament, seinen mehr oder weniger schlechten Charakter und alles das, was ihn ausmacht.
Comment conseiller à un artiste de s’oublier? Il ne peut pas, par un acte de volonté, éliminer ses problèmes particuliers, étouffer son individualité, son tempérament, son plus ou moins mauvais caractère et tout ce qui le distingue.
Das was ihn von seiner Person wegführt – wenigstens für Augenblicke – das ist die Aufmerksamkeit, die er dem Gegenstand widmet. Aber kann man aufmerksam sein „wollen“ ? Ich zitiere Simone Weil: „Um wirklich aufmerksam zu sein, muß man es richtig anstellen ... Meistens verwechselt man Aufmerksamkeit mit einer Muskelanstrengung. Da diese ermüdet, hat man den Eindruck, etwas geleistet zu haben. Das ist eine Illusion. Die Anstrengung steht in keinem Verhältnis zur Arbeit. Die Arbeit ist ein nützliches Bemühen, sei es anstrengend oder nicht.“
Ce qui le rend impersonnel – au moins pour quelques instants – c’est l’attention qu’il prête à l’objet. Mais peut-on vouloir faire attention ? Je cite („Réflexions sur le bon usage des études scolaires“) : „Pour faire vraiment attention, il faut savoir s’y prendre ... Le plus souvent on confond l’attention avec un effort musculaire ... Comme il finit par fatiguer, on a l’impression qu’on a travaillé. C’est une illusion. La fatigue n’a aucun rapport avec le travail. Le travail est l’effort utile, qu’il soit fatigant ou non.“
Hier befinden wir uns in vollem Zwiespalt: Für die schöpferische Arbeit muß man sich anstrengen. Das erfordert Willen, aber dieser Wille allein führt nicht zur Aufmerksamkeit. Es ist aufschlußreich, dass im Französischen das Wort Aufmerksamkeit (attention) das Verb „attendre“ =„warten“ enthält.
Nous voici en pleine ambiguité : iI faut faire l’effort du travail, ce qui exige de la volonté, mais cette volonté ne mène pas à l’attention. En allemand on ne dit pas, „faire“ attention, on dit „donner“ son attention à ... Mais ici nous trouvons le verbe „attendre“.
Simone Weil sagt: „Die kostbaren Güter können nicht gesucht werden, jedoch erwartet, denn der Mensch kann sie nicht durch seine eigene Kraft finden. Macht er sich auf die Suche, wird er an ihrer Stelle falsche Güter finden, deren Falschheit er nicht erkennen kann.“ Ein Künstler, der sein Werk in Angriff nimmt, wird seinen ganzen Willen und sein Talent einsetzen, und wenn er siegt, wird er Erfolg haben. Aber der Erfolg ist eine Falle, ein „fragwürdiges Gut“, das die Aufmerksamkeit auf die Person des Künstlers lenkt.
Les biens précieux ne peuvent pas être cherchés, mais attendus. Car l’homme ne peut pas les trouver par ses propres forces, et s’il se met à leur recherche, il trouvera à leur place des faux biens dont il ne saura pas discerner la fausseté“. L’artiste qui attaque un sujet y mettra toute sa volont et son talent, et s’il sort vainqueur, il aura du succeès. Mais le succès est un piège, un „faux bien“ qui retourne l’attention sur la personne de l’auteur.
An erster Stelle – ich wiederhole es – steht das Befreien, das Wegräumen, sich von seinen Erfahrungen lösen, von seinem Wissen und seinen Vorurteilen, die den Gegenstand überdecken und „die Scheibe trüben“. Man muß auch die Ungeduld bezähmen, die Ungeduld der Jugend, die vorauseilt und die Ungeduld des Alters, das zu wissen meint – denn Handeln ist leichter als Warten. Die frühen Werke eines Künstlers sind oft von einer überraschenden Genialität. Diese Genialität erschöpft sich mit der Erfahrung und wertet sich ab durch die Wiederholung. Davor bewahrt nur eine stets wache Aufmerksamkeit, und die gewinnt man weder durch Routine noch durch handwerkliche Erfahrung.
Or,
„l’attention est un chemin vers l’impersonnel“,
donc un chemin à faire et non une attitude passive. C’est en premier lieu – je le répète – un travail d’élimination. Se défaire de ses experiences, de son savoir et de ses préjugés qui recouvrent l’objet et qui ternissent la vitre ; c’est aussi dompter son impatience, l’impatience de la jeunesse qui anticipe et l’impatience de l’âge qui croit connaître, car agir est plus facile qu’attendre. Les premières œuvres d’un artiste sont souvent d’une génialité surprenante. Cette génialité s’épuise avec l’expérience et se dégrade en répétitions si l’attention n’est pas constamment présente, et celle-ci ne se gagne pas avec la routine et l’expérience du métier.
Mit Aufmerksamkeit sehen, heißt: jedes Mal zum ersten Mal sehen. Wir schenken die wenigste Aufmerksamkeit jenen Menschen und Dingen, die uns vertraut sind, weil wir sie zu kennen glauben. Der aufmerksame Künstler hat es nicht nötig zu reisen, er wird die Welt vor seiner eigenen Türe entdecken.
Voir avec attention, c’est chaque fois voir pour la première fois. Nous manquons le plus souvent d’attention envers les êtres et les objets qui nous sont familiers parce que nous croyons les connaître. L’artiste attentif n’aura pas besoin de se dépayser, il decouvrira le monde devant sa porte.
Doch wie soll ein Künstler den Weg finden, der von der Ich-Bezogenheit wegführt ? Weder sein Wille, noch seine Intelligenz können ihm diesen Weg weisen. Unser Körper bietet uns eine Möglichkeit, die die Intelligenz nicht hat, denn der Körper ist zur Aufmerksamkeit fähiger als das Ich. Genialität ist die Aufmerksamkeit, die aus der Kreatur kommt, die wir sind. Der Körper, den Simone Weil mit einem Blindenstock vergleicht, ist ein unschuldiger und unpersönlicher Vermittler, der zum Universellen gehört.
Mais comment l’artiste doit-il s’y prendre pour trouver le chemin vers l’impersonnel que ni sa volonté ni son intelligence ne peuvent lui indiquer ? Notre corps nous offre une chance que l’intelligence n’a pas. Car il est bien plus capable d’attention que la personne. La génialité est l’attention qui provient de la créature que nous sommes. Le corps que Simone Weil compare au bâton aveugle est un médiateur innocent, impersonnel faisant partie de l’universel.
Ein Schüler, der zeichnen lernt, wird scheitern, wenn er sich bemüht, einen Baum oder ein Tier nur zu kopieren, selbst wenn er Botanik oder Anatomie studiert hat. Er muß die Pflanze oder das Tier aus dem eigenen Körpergefühl heraus erfassen, er muß mit den Augen „hören“. Beim Zeichnen wird er das Wachstum der Äste eines Baumes in all seinen Gliedern spüren: das energische Temperament des Apfelbaumes oder die melancholische Gebärde der Birke werden seine Hand führen. Der Bildhauer muß Gleichgewicht und Statik im eigenen Körper spüren, ohne diese ausrechnen zu müssen. Die ungegenständliche Kunst, die ihr Formenrepertoire nicht aus der Natur holt, ist besonders empfindlich für Proportionen, und es wäre ein großer Irrtum zu glauben, daß diese ihren Ursprung nicht im Körper haben.
Un élève apprenant à dessiner ne réussira pas s’il s’applique à copier un arbre ou un animal, même s’il a fait de la botanique et de l’anatomie. II doit comprendre la plante ou la bête à travers son propre corps. Il doit écouter avec les yeux. En dessinant, il sentira la croissance des branches d’un arbre dans tous ses membres. L’expression d’un tempérament coléreux qu’exprime le pommier ou les gestes mélancoliques du bouleau lui guideront la main. Un sculpteur ne réussira pas s’il calcule l’équilibre ; il le ressentira dans son propre corps qui lui transmet les règles de la statique et des proportions. L’art non figuratif qui ne s’inspire pas des formes visibles dans la nature est particulièrement sensible aux proportions, et ce serait une grande erreur de croire que celles-ci n’ont pas leur origine dans le corps.
Auch um ein Kunstwerk zu erfassen, kann man seinem Körper vertrauen, denn dieser wartet nicht auf das Bewußtsein, um zu reagieren. Der falsche Ton eines Sängers ist tatsächlich schmerzhaft, nicht nur in den Ohren, sondern im Kehlkopf des Zuhörers. Das Ungleichgewicht einer Statue löst Muskelreaktionen in den Beinen aus. Es gibt Architekturen, die aufatmen lassen, andere, die den Atem beklemmen und so fort.
Pour comprendre et sentir une œuvre d’art, on peut faire également confiance à son corps qui n’attend pas les réflexions de l’intelligence pour réagir. La fausse note d’un chanteur est réellement douloureuse, non seulement à l’oreille, mais au larynx de celui qui écoute. Le déséquilibre d’une statue déclenche des réactions musculaires dans les jambes. Il ya des architectures qui favorisent la respiration et d’autres qui l’oppressent, etc.
Körperliche Arbeit ist ein Mittel, intellektuelle Verknotungen aufzulösen, die die Aufmerksamkeit verhindern. Arbeit der Hände und des Körpers bis zu den Grenzen der Leistungsfähigkeit, befreit, da sie den Willen absorbiert. Im Rhythmus der Arbeit spürt man die Müdigkeit nicht mehr. Dann kann sich das Denken für kurze Zeit in reine Aufmerksamkeit verwandeln. Es bedarf manchmal nur eines Augenblicks, um ein ganzes Werk zu konzipieren. Die künstlerische Inspiration ist das Ergebnis einer ständigen Arbeit und der Anwendung einer strengen Disziplin, die oft in keinem Verhältnis zum Resultat steht. Man kann wochenlang an einem Bild malen, das immer schlechter wird. Man kann es zur Seite legen, ein anderes beginnen, das nicht besser wird, und dann – wie durch Zufall – hat man in einer Minute die Lösung.
Le travail physique est un moyen de lever les inhibitions intellectuelles. L’activité des mains et du corps, jusqu’ à la limite des forces, libère, car il absorbe la volonté. Au rythme du travail, pendant lequel on ne ressent plus la fatigue, la pensée peut se métamorphoser en attention durant un temps qui peut être tres court. Il suffit parfois de quelques instants pour concevoir une œuvre. L’inspiration artistique résulte d’un travail constant et de l’application d’une méthode rigoureuse mais parfois sans proportion entre l’effort et le résultat. On peut peiner des semaines sur un tableau qui devient de plus en plus mauvais, le lâcher, en reprendre un autre qui ne réussit pas mieux et, comme par hasard, en une minute, on trouve.
„Niemals, in keinem Fall, ist das Bemühen um wirkliche Aufmerksamkeit vergeblich.“ Ich möchte dieses Zitat gerne mit einer Erfahrung ergänzen, die ich beim Portraiteren machte: Es dürfte einfach sein, die Form nach dem Modell zu kopieren. Ich könnte auch einen Abguß machen, aber dieser Abguß hätte nicht die mindeste Ähnlichkeit mit dem menschlichen Wesen. Dieses ist wesentlich mehr. Es hat eine Stimme, eine gewisse Art zu sprechen, es hat einen Körper, Gesten, einen Gang. Sein Alter drückt sich nicht durch die Falten aus, sondern durch das, was es erlebt hat. Ich bin weder Psychologe, noch kenne ich die Ereignisse, die Freuden und die Leiden, die diesen Ausdruck geschaffen haben. Alle diese unsichtbaren, aber realen Tatsachen müssen in eine Form übersetzt werden.
„Jamais, en aucun cas, un effort d’attention véritable n’est perdu.“ Cette phrase de Simone Weil est un des conseils les plus précieux que j’ai reçus. J’aimerais concrétiser ce paragraphe en citant l’experience que j’ai faite avec le portrait : ce serait simple de copier les formes d’après le modèle. On pourrait même prendre un moule du visage. Mais cette reproduction n’aurait aucune ressemblance avec l’être humain. Celui-ci est beaucoup plus. I1 a un regard, une voix et une façon de parler, il a un corps, des gestes, une démarche : son âge ne s’exprime pas par des rides mais par ce qu’il a vécu. Tous ces éléments invisibles mais réels doivent être traduits par des formes. Je ne suis pas psychologue et je ne connais pas les événements, les joies et les souffrances qui ont crée cette physionomie.
Die Aufmerksamkeit, von der Simone Weil spricht, ist der einzige Mittler zwischen dem, was ich wahrnehme und der Wirklichkeit, die das Gesicht geformt hat. Diese Aufmerksamkeit analysiert nicht, die Analyse würde zu einer falschen Lesart führen. Es wäre eine Auslegung, die sich nur auf meinen eigenen Horizont beschränken würde. Denn ich muß einen Blick in Stein oder in ein anderes Material umsetzen. Dieser Blick ist nicht durch die Form der Augen gegeben, sowenig wie die Sprache durch die Form des Mundes zum Ausdruck kommt. Ich muß warten, bis die notwendige Form sich durchsetzt.
L’attention dont parle Simone Weil est le seul médiateur entre ce que je perçois et la réalité qui a formé ce visage. Cette attention n’analyse pas. L’analyse mènerait à une fausse lecture, une lecture qui se limiterait au niveau de ma propre intelligence. Or il s’agit de transposer dans de la pierre ou dans un autre matériau un regard qui n’est pas donné par la forme des yeux, la parole qui est plus que la bouche et tout ce qui caractérise la personne.
Je dois attendre que la forme nécessaire s’impose.